Grâce à la technologie Blockchain, il est désormais possible de prendre des actifs du monde réel et de leur donner une valeur numérique. En enregistrant un actif et les droits qui lui sont associés sur un token, la tokenisation facilite la gestion et l’échange avec d’autres personnes de manière rapide et sécurisée. Dans cet article nous allons voir quels sont les avantages de ce concept très innovant !
Qu’est-ce que la tokénisation ?
La tokénisation d’un actif est le processus d’émission d’un jeton numérique qui représente un actif physique. Cela peut apporter un certain nombre d’avantages tant à l’émetteur qu’à l’investisseur, comme une liquidité accrue, une propriété fractionnée et une meilleure accessibilité.
En tokénisant un actif, celui-ci peut désormais être échangé sur un marché mondial, ce qui permet aux investisseurs d’accéder à un éventail d’investissements plus large que jamais.
La tokenisation d’un actif offre également une sécurité et une transparence accrues, car toutes les transactions sont stockées en toute sécurité sur la blockchain. Cela peut contribuer à réduire le risque de fraude et à assurer la tranquillité d’esprit des investisseurs.
En outre, la tokenisation d’un actif permet aux investisseurs de diversifier plus facilement leur portefeuille et d’accéder à un éventail plus varié de marchés. Cela peut être bénéfique à la fois pour les investisseurs et les émetteurs, car cela permet d’augmenter la liquidité et d’offrir plus d’options aux investisseurs.
Les avantages de la tokénisation face au crowdfunding
Ces dernières années le financement participatif ou » crowdfunding » a pris une réelle ampleur. Pour résumer son fonctionnement, des plateformes en ligne permettent à des investisseurs, particuliers ou entreprises, de financer des projets par l’intermédiaire de dons avec ou sans contrepartie, de prêts ou encore par la prise de parts au capital.
Le montant de financement donné par un contributeur peut être très faible en fonction de la plateforme et du projet choisi. On peut parfois financer un projet qui nous plaît pour moins de 10€. Cela permet d’ouvrir considérablement l’accès à l’investissement aux plus petits contributeurs.
Néanmoins, ce n’est pas devenu le processus de financement des entreprises le plus populaire. Et pour cause, ce modèle laisse peu de transparence dans les projets. Ajoutons à cela que les plateformes qui mettent en relation les investisseurs et les porteurs de projets, se rémunèrent avec une part du financement, généralement modeste, mais qui réduit l’investissement net des entrepreneurs.
La grande majorité du financement des entreprises est donc toujours gérée par les banques, les fonds d’investissement, les business angels ou les sociétés de capital-risque.
La tokénisation est un moyen de financement plus accessible et ouvert
Avec l’arrivée de la blockchain dans les sphères financières puis entrepreneuriales, on voit le financement via la tokénisation se développer. Ce modèle de financement est ouvert à tous et est particulièrement intéressant pour les acteurs qui ne peuvent accéder à des moyens de financements traditionnels.
C’est un processus qui permet de fractionner un actif en plusieurs tokens et ce, quelle que soit la nature de l’actif. On peut tokéniser des parts d’une entreprise comme des objets, des logiciels et encore des biens immobiliers.
En effet, vendre une maison entre particuliers sur une blockchain est impossible. La tokénisation rend les ventes immobilières non seulement possibles sur la blockchain, mais également plus faciles car l’actif va devenir beaucoup plus liquide. Néanmoins on notera qu’en France, il faut créer une société civile immobilière (SCI) avant de pouvoir la tokéniser.
L’immobilier accessible pour tous grâce à la tokénisation
Objectivement, investir dans l’immobilier n’est pas accessible à tous pour la simple raison que les biens fonciers ne sont pas liquides. C’est-à-dire que si l’on possède une maison qui vaut 500 000€ mais que l’on a plus d’argent sur son compte bancaire, il est complexe d’aller acheter son pain. Car il faudra attendre de revendre la maison pour pouvoir profiter de l’argent de la vente.
La liquidité d’un actif représente la facilité d’échange de l’actif. La monnaie est ainsi l’actif le plus liquide qui soit.
Investir dans l’immobilier est également complexe et onéreux. Il faut non seulement avoir le capital pour acheter un bien, ou être en capacité de faire un emprunt, puis échanger avec différents acteurs : agences immobilières, notaires, propriétaires etc… Acheter un bien immobilier c’est long, coûteux et difficile : ce n’est pas accessible pour beaucoup de personnes.
C’est là que la technologie de la blockchain et la tokénisation entrent en jeu. Tokéniser un bien immobilier est sensiblement comparable à avoir des actions d’une entreprise. C’est-à-dire qu’on va pouvoir diviser la valeur du bien en plusieurs tokens de même valeur.
La tokénisation a l’avantage de rendre les actifs liquides
Par exemple, une maison d’une valeur de 500 000€ pourra être divisée en 5 000 tokens d’une valeur de 100€. On pourrait également faire 500 000 tokens de 1€ car on va pouvoir définir la valeur d’un jeton. Pour simplifier, ce processus consiste à ce que le propriétaire émette des jetons numériques pour y fixer un prix cohérent afin de les vendre à des investisseurs. Par la suite, ces mêmes investisseurs pourront les revendre à d’autres acheteurs sur une plateforme d’échange acceptant ce type de token.
La tokénisation permet d’investir n’importe où dans le monde
La tokénisation permet aussi à n’importe qui à travers le monde, qui possède une connexion à internet, d’investir dans de l’immobilier avec des petites valeurs de capital. Bien sûr, on n’est pas obligé d’investir pour acheter 1 seul jeton. On peut acheter autant de tokens qu’il y en a de disponibles. La conséquence est que cela amène de nouvelles perspectives d’accès à l’investissement pour tous. On peut investir des petits montants, facilement et n’importe où dans le monde.
Les droits liés aux tokens ouvrent des possibilités infinies
Mais ce n’est pas tout, car la tokénisation amène de la nouveauté dans la manière dont sont faits les droits procurés par les tokens. Dans l’exemple précédent, les droits associés aux tokens de la maison sont déterminés à l’avance par le propriétaire.
Par exemple, il peut définir dans un smart contract que le loyer perçu sera reversé proportionnellement au pourcentage de la détention de tokens, à savoir au prorata de parts détenues de la maison.
Au même titre que les contrats intelligents, un token est un morceau de code. Les possibilités sont donc infinies. Par exemple, le propriétaire pourrait définir que tous les investisseurs détenant plus de 10% de sa maison, deviennent des VIP ce qui leur confère alors un droit d’usage qui vient s’ajouter au droit de toucher une part du loyer. Ainsi, les VIP pourraient avoir droit de passer une durée convenue dans la maison, comme une semaine durant l’été chaque année.
Exemple de tokénisation pour des voitures de luxe
La tokénisation modernise l’investissement immobilier, d’accord, mais si vous avez bien compris le principe, cela fonctionne sur beaucoup de chose du quotidien. N’avez-vous jamais pensé à rouler dans la voiture de vos rêves tous les dimanches ? Pourtant, peu d’entre nous peuvent se le permettre.
Avec la blockchain, ce genre de rêve devient plus facilement accessible. Un entrepreneur pourrait très bien changer le business model d’une concession automobile, afin qu’elle tokénise ses voitures de luxe. Les tokens qui accorderaient à partir de 20% de la valorisation d’un véhicule, le droit d’en profiter sur une période donnée. Des investisseurs locaux achèteraient alors les tokens des voitures dont ils souhaitent profiter pour la durée convenue, puis ils pourraient les revendre quand ils le souhaitent.
Sia, un des multiples projets existants
Les exemples d’actifs que l’on peut tokéniser sont illimités. Les possibilités de business model de startup sont quasi infinies. La blockchain étant la technologie pilier du processus de tokénisation, elle permet d’assurer que chacun, entrepreneur comme utilisateur d’un service, y trouve son compte et ne se sente pas lésé.
On voit des exemples de la vie courante qui étaient impossibles à concevoir auparavant. Des projets comme Sia et son token Siacoin, permettent de générer des revenus passifs, en prêtant une partie de l’espace de stockage du disque dur de son ordinateur. Il est très fort probable que vous aillez un ordinateur et que vous n’utilisez pas l’intégralité de votre espace de stockage. Ce projet vous permet de louer une partie du stockage non utilisé de votre matériel informatique. C’est une sorte de Airbnb des disques durs si vous préférez.
Bien sûr, le concept est totalement sécurisé pour les utilisateurs qui louent de l’espace de stockage, étant donné que le projet est décentralisé, c’est-à-dire qu’aucunes des informations stockées ne sont détenues par une entreprise. Sans blockchain, il serait impossible de mettre ce type de business en place de manière totalement sécurisée. Quand vous utilisez le stockage iCloud (Apple) ou Drive (Google), vos informations sont centralisées dans les data centers de ces entreprises, c’est-à-dire qu’elles détiennent physiquement vos données, quelles qu’elles soient.
Tous les avantages de la tokénisation
Comme pour les actions, lors de l’émission de tokens il y a des variables qui doivent être connues des investisseurs. Par exemple la valorisation totale de l’actif tokénisé, la valeur et le nombre de tokens émis. Ou encore les droits associés à chaque tokens achetés. Néanmoins les tokens ont des propriétés qui sont intéressantes quand on les compare aux actions boursières, autant pour les entreprises qui les émettent que pour les investisseurs qui les achètent.
Les tokens sont faciles plus facile à obtenir que les actions
Pour les investisseurs les tokens sont faciles à acquérir et à utiliser, ce qui n’est pas le cas pour les actions.
Pour acheter une action, il faut généralement se faire accompagner en se rapprochant d’un intermédiaire financier, comme un courtier ou une banque. Ensuite, il faut ouvrir un compte-titres, un plan d’épargne en actions (PEA) ou encore une assurance-vie. Sans ces supports, vous ne pouvez pas détenir d’actions d’une entreprise. Enfin, après avoir déterminé dans quelles actions investir, il faut les acheter, soit sur le marché primaire, soit sur le marché secondaire.
Pour faire simple, lorsque des actions sont proposées pour la première fois par une entreprise, elles s’achètent sur le marché primaire, un peu comme si elles étaient « neuves ». Ensuite, les investisseurs qui ont acheté ces actions sur le marché primaire, vont les revendre une fois qu’elles auront gagné de la valeur afin de générer une plus-value. La revente des actions « d’occasion » se passe alors sur le marché dit secondaire.
Pour les tokens, le principe est le même mais reste infiniment plus simple: vous déterminez quels tokens vous souhaitez et vous les achetez, un point c’est tout.
Il n’y a pas besoin d’avoir un intermédiaire ni de faire de démarches administratives. Il n’y a pas non plus le besoin d’ouvrir de compte spécifique comme pour les valeurs mobilières. Il faut juste un portefeuille numérique qui peut contenir l’ensemble de vos crypto-actifs. Un peu comme si vous aviez votre épargne, votre compte courant et vos actions financières regroupées dans le même compte bancaire.
La dimension internationnale des tokens
Les tokens ont une dimension internationale dans le sens où l’on peut en acheter partout dans le monde. Tant que le pays dans lequel on se trouve n’interdit pas l’achat ou la vente de crypto-monnaies, une entreprise peut y vendre ses tokens. Les crypto-investisseurs ont alors uniquement besoin d’une connexion à internet pour pouvoir acheter ou échanger des crypto- actifs.
Les jetons numériques peuvent s’échanger contre d’autres tokens ou contre des devises traditionnelles, c’est-à-dire s’échanger ou se trader. Toute cette mécanique est possible sur les exchanges où l’on achète de la crypto-monnaie. Une action ne s’échange pas, une fois qu’on l’achète il faut la revendre contre de la monnaie fiduciaire pour s’en débarrasser. Sauf dans certains cas et seulement pour les sociétés, mais ce n’est clairement pas le cas de tout le monde.
Les tokens sont divisibles
Les tokens sont divisibles, c’est-à-dire que les crypto-investisseurs ne sont pas obligés d’acheter un token en entier.
À l’inverse, les actions ne sont pas divisibles: jusqu’en 1984 les actions financières étaient des titres au format papier. C’est ce support imprimé qui certifiait la détention du titre et sa valeur par son propriétaire. On ne pouvait donc pas diviser une action en coupant le titre papier en plusieurs morceaux. Malgré cela, les actions restent indivisibles même après leur passage au format numérique en 1984.
Cette caractéristique des crypto-monnaies est une réelle aubaine pour les crypto-investisseurs. Par exemple, un Bitcoin est divisible jusqu’à 8 chiffres après la virgule, c’est-à-dire qu’on peut techniquement acheter 0.00000001 Bitcoin. On a d’ailleurs donné un nom à cette petite unité: on l’appelle un satoshi, référence au pseudonyme de son inventeur.
Un satoshi est l’équivalent de 0,0005 € lorsque le cours du Bitcoin est à 50k€. Quand on voit le prix d’un seul bitcoin aujourd’hui, on se rend compte que cette propriété rend accessible son achat par n’importe qui dans le monde. C’est un point très intéressant des crypto-monnaies. Elles permettent de démocratiser le marché financier en offrant la possibilité à des personnes qui gagnent 1€ par jour, de pouvoir accéder à de l’investissement dans les mêmes conditions que des personnes qui gagnent 1 000 fois plus. Cela rééquilibre donc un peu plus les chances d’accéder à un minimum de confort, notamment dans les pays où la monnaie courante est extrêmement dévalorisée par rapport à des devises comme l’euro ou le dollar.
Les tokens sont des actifs liquides
Le fait que les tokens soient divisibles les rend alors très liquides. Cette notion est également importante puisque, cela signifie qu’il est plus facile de trouver des acheteurs pour échanger des crypto-monnaies. Plus un actif est liquide, plus cela se traduit par une facilité et une rapidité à l’échanger contre de la monnaie fiduciaire, ou encore contre un autre crypto-actif.
La tokénisation transforme des actifs financiers qui ne sont pas forcément accessibles du fait de leur nature, en actifs beaucoup plus liquides. Cela permet d’utiliser ses crypto-monnaies comme monnaie d’échange en un instant.
Par exemple, on peut posséder l’équivalent de 5 000€ de tokens d’une entreprise sur son portefeuille numérique, puis en quelques secondes en revendre pour 500€ contre du Bitcoin afin de s’acheter quelque chose avec.
Bien évidemment à l’échelle mondiale, peu de commerces acceptent les paiements en crypto-monnaies à l’heure actuelle. Néanmoins, on voit de plus en plus de sites web accepter ces types de paiements. Et pour aller encore plus loin, au Salvador, tous les commerces sont désormais obligés d’accepter le Bitcoin qui est reconnu comme monnaie officielle par le gouvernement du pays.
La transmission des tokens peut se faire sans payer de droits de succession
Après la mort de quelqu’un, les tokens sont transmissibles entre individus sans avoir à payer de droits de succession. Toutefois, il est possible que la fiscalité se positionne un jour sur le sujet. Pour l’instant on paye des impôts sur les actifs numériques dès lors qu’on fait une plus-value en monnaie fiduciaire.
Par exemple, admettons que j’achète pour 1 000€ de Bitcoin et, après un mois son cours augmente de 10%. Je fais alors un échange de mes bitcoins vers de l’euro afin de profiter de la plus-value générée (admettons 80€ si on compte des frais de transactions de 20€). Je devrais théoriquement payer de l’impôt sur les 80€ générés. Néanmoins le fait de laisser ses crypto-monnaies telles quelles n’est pas imposable, même si vous êtes devenu millionnaire en Bitcoin.
C’est-à-dire que tant que l’on ne convertit pas ses cryptos en monnaie fiduciaire, il n’y a pas d’imposition. Toutefois, pensez bien à surveiller la fiscalité qui va forcément un jour ou l’autre, se prononcer en posant un cadre d’imposition des plus-values en crypto-actifs.
La tokénisation ouvre une nouvelle voie pour l’investissement des entreprises
Pour les entreprises, la tokénisation est une manière de se financer de façon simplifiée et plus accessible pour les investisseurs. Dans le cadre de la finance traditionnelle, une société qui veut émettre des actions va devoir réaliser une IPO (Initial Public Offering) afin d’être cotée en bourse. Il faut savoir que cela coûte non seulement très cher, mais aussi qu’il faut que l’entreprise respecte certains seuils prévus par l’autorité des marchés financiers (AMF), comme par exemple avoir 1,5 million de fonds propres.
Dans le cas contraire, l’entreprise doit passer par les moyens de financements traditionnels c’est-à-dire, convaincre des banques, des fonds d’investissements ou fédérer une communauté pour espérer un financement participatif suffisant.
À l’inverse, lorsqu’une entreprise lance une tokénisation, cela ne lui coûte rien. Évidemment, il n’y a pas non plus de seuils fixés par l’AMF à respecter. Après avoir défini les paramètres de ses tokens, l’entreprise peut lancer une ICO (Initial Coin Offering), l’équivalent d’une levée de fonds non réglementée en crypto-monnaies.
En tant qu’investisseur, on peut trouver rassurant d’investir sur des entreprises émettant des actions car, en validant les seuils minimums de l’AMF, cela démontre le sérieux de l’entreprise cotée en bourse. Étant donné qu’il n’y a pas encore une réglementation bien cadrée pour les actifs numériques, certains projets manquent de robustesse et d’autres profitent tout bonnement de l’engouement croissant pour les cryptos afin de mettre en place des escroqueries. De nombreux crypto-investisseurs crédules se sont fait arnaquer parce qu’ils ne faisaient pas suffisamment de recherche sur l’ICO dans laquelle ils investissaient.
Les avantages concernant les droits des investisseurs
Enfin le dernier avantage de la tokénisation est également pour les entreprises. C’est à propos des droits qui sont accordés aux détenteurs d’un token. Dans la finance traditionnelle, posséder une action d’une entreprise fait de soi, un actionnaire de la société.
Selon la Loi, cela signifie que l’on a automatiquement des droits qui nous sont accordés. Il y en a plusieurs mais voici les principaux :
- le droit aux bénéfices, c’est-à-dire le droit de toucher une part des dividendes distribués aux actionnaires
- le droit à l’information, qui est un droit de regard sur l’activité de l’entreprise. En tant qu’actionnaire d’une société, on a le droit de savoir ce qu’il se passe, de consulter des chiffres ou des personnes
- le droit de gouvernance, qui se traduit par un droit de vote lors des assemblées générales. L’idée ici est de permettre aux actionnaires de prendre part aux décisions les plus importantes. Et cela de manière plus ou moins démocratique, c’est-à-dire que parfois chaque actionnaire compte comme une voie, ou dans d’autres cas, c’est la quantité d’actions détenues qui est l’équivalent du poids du vote
Avec la tokénisation tous ces droits ne sont pas transmis automatiquement, faute de réglementation clairement positionnée sur le sujet.
C’est pour cela que lors d’une tokénisation, ce sont les propriétaires du projet qui émet l’actif tokénisé qui définissent les règles associées à leurs tokens. C’est donc à eux qu’il revient de choisir les différents droits accordés aux acheteurs de l’actif tokénisé.
Par exemple, on peut définir que les investisseurs n’auront pas de droit de gouvernance ni de droit à l’information, mais seulement un droit aux bénéfices. On peut aussi ajouter que ce droit aux bénéfices serait exclusivement versé en tokens de l’entreprise et non en euros. On pourrait également définir comme dans l’exemple de la tokénisation de l’immobilier, qu’à partir d’un certain pourcentage de tokens détenus, l’investisseur devient VIP ce qui lui accorde des droits supplémentaires intéressants. Les possibilités sont infinies d’où la nécessité de bien regarder les droits associés à l’achat d’un token lors d’une ICO.
La différence entre security token et equity token
Pour faire le lien avec les catégories de crypto-monnaies, dans l’exemple précédent on parle de security token tant qu’il n’y a pas de droits de gouvernance accordés après l’achat des tokens. Dès lors qu’un droit de gouvernance est proposé, on ne parle plus de security token mais d’equity token. Et dans ce cas, la levée de fonds de l’entreprise n’est plus une ICO mais une STO (Security Token Offering). Cela prête d’ailleurs encore une fois à confusion puisque dans une STO, l’entreprise vend des equity token et non des security token.
La nuance entre les deux est très importante à comprendre. Encore une fois, il existe des petites escroqueries avec ce type de détail que la majorité des crypto-investisseurs ne voient pas. En fait depuis quelques années, on voit apparaître des plateformes qui vous proposent de racheter non pas vos tokens, mais seulement une partie des droits de ces derniers.
Quand on y réfléchit, revendre des droits de gouvernance à une seule entité, c’est permettre à ces propriétaires de concentrer un pouvoir de décision et donc, d’aller à l’encontre du principe de décentralisation. En rachetant beaucoup de droit de vote d’un projet blockchain, on peut l’influencer plus facilement et de manière centralisée. Cela peut alors donner la possibilité de manipuler le cours de la crypto-monnaie associée au projet sur le marché.
Réfléchissez donc bien à la dimension de valeur d’un token qui n’est pas uniquement liée à son cours sur les marchés de change. Il y a aussi une grande valeur liée aux droits accordés par le token.
Conclusion sur la tokénisation
Outre les propriétés des tokens qui les rendent attrayants pour les investisseurs comme pour les entrepreneurs, la principale révolution dans la tokénisation est que ce processus permet de démocratiser l’investissement. Tout simplement parce que cela brise à la fois les barrières liées à la position géographique et à la fois celles liées au capital des plus petits investisseurs. Tout cela grâce à la technologie de la blockchain qui ne fait pas de différence entre les pays, les ethnies ou la richesse des individus. Désormais, on entrevoit un avenir où l’investissement devient beaucoup plus équitable en donnant la possibilité à n’importe qui d’investir.
La tokénisation est également intéressante pour rendre le financement des entreprises plus fluide et accessible. Les possibilités d’incitation à l’investissement sont infinies pour les entrepreneurs notamment, parce que l’utilité d’un token peut être multiplement variée. On l’a vu, les investisseurs se voient accorder des droits définis avant l’émission du token d’un bien ou service, et obtiennent en outre la possibilité de revendre les jetons achetés au prix du marché. En fonction des droits que vont conférer les tokens d’une entreprise, cela peut également permettre de fédérer une communauté de futurs clients, ce qui peut dans le même temps générer de la visibilité avant même que le produit ou service ne soit lancé.